Une lecture nocturne !

Rose avait passé tout son après-midi à la bibliothèque, à la recherche d'un ouvrage traitant les sortilèges impardonnables. Il n'y avait derrière cela aucune mauvaise pensée, seulement sa curiosité qui lui faisait défaut et son envie de se démarquer des autres. Pourquoi ces sortilèges là ? Parce qu'ils étaient interdits, et que si elle parvenait à les comprendre, elle aurait un avantage, personne du collège n'étant légalement en droit d'apprendre à les lancer!

Ses parents avaient refusé net d'en parler en lui répliquant que si personne ne savait s'en servir, on les oublieraient bien vite, ce qui était du mieux. Ça n'avait fait qu'éveiller en elle la sensation de passer à côté de quelque chose d'important, sûrement d'incontournable. Et imaginons qu'un prof' les questionnent à ce sujet, comme l'avait fait un certain ... Oeil Fou ? Non, Fol-Oeil, quelques plusieurs années plus tôt, elle ne saurait répondre ! Ce qu'elle détestait au plus haut point ...

Seulement, ce n'est pas pour rien qu'ils étaient interdits ; elle avait beau être passé par une grande partie des rayons, aucun livre n'était, ne serait-ce que susceptible, de parler d'un de ces sorts !
Se renseigner auprès de Mme Pince ? Elle avait vite laissé tombé ; tout d'abord parce que ça éveillerait de faux soupçons, ensuite parce qu'elle refuserait ... du moins si elle savait retrouver un tel livre dans ces innombrables étagères, et s'il existait !

Elle avait même sauté le repas pour poursuivre ses recherches. De toute façon, elle n'aurait rien pu manger, dans l'état d'exaspération où elle était. L'heure de fermeture de la bibliothèque arriva tout de même, trop tôt à son goût, et la bibliothécaire commença à les inciter à sortir et à rejoindre leurs salles communes le plus rapidement possible. Elle regarda l'heure. 23h 49 ... Il lui restait 10 minutes pour rejoindre son dortoir !
Mais à vrai dire, elle s'en moquait. Rebelle, elle se glissa promptement derrière une des tables alors que Mme Pince s'assurait que tout le monde sorte, et se cacha ensuite derrière une rangée de livres. C'était un moment idéal ; personne sur le dos, la réserve était libre d'accès, et elle aurait tout le temps de lire dans le calme, à l'abri des conversations qui lui tapaient sur les nerfs autant que sur les tympans. Lorsqu'elle entendit la porte se refermer et les pas de Mme Pince disparaître, elle se dirigea vers la réserve.

- Alors, chuchota -t-elle pour elle même alors qu'elle parcourait un rayon de la section interdite. La magie Noire pour débutant, Potions mortels ... Testés et approuvés ... lut-elle en plus petit.

Sa main glissait le long des reliures, lisant chaque titre. Le temps passa encore, et les coups de minuit sonnèrent. Entêtée, elle poursuivit tout de même. Ou était-ce parce que, trop absorbée, elle ne faisait plus attention à l'heure ? Les deux sûrement ... En tout cas, elle n'entendit pas non plus une personne s'approcher d'elle, dans la pénombre ...

[Mais non, vraiment pas de problèmes, aucune raison de t'en vouloir !
J'espère plutôt que tu vas bien ?! Bon rétablissement, en tout cas, et prends ton temps ! Ta santé m'importe plus qu'un rp ! ^^ ... Du moment que tu fais pas trop subir Rosy ... non, je plaisante !]

Il était tard. Très tard. Iziaslav n’avait plus trop la notion de l’heure cette nuit là, complètement absorbé dans ses papiers administratifs tout aussi ennuyeux les uns que les autres, l’heure avait défilée si vite que rien ne l’avait alerté sur l’avancée de la nuit. Cloîtré dans son bureau, il travaillait. Si si, c’est possible, il travaille de temps en temps ! Bon en fait, il était plus en train de fixer ses papiers d’un œil meurtrier qu’autre chose. Assis sur sa chaise, les pieds sur un coin de son bureau, façon très élégante de s’assoir, on est d’accord. Mais en même temps qui allait venir le déranger a une heure pareille hein ? Et puis d’abord, justement, il était quelle heure ? L’homme pivota sa tête derrière lui, sur une de ses hautes armoires se trouvait une horloge, pratique donc pour savoir l’heure n’est-ce pas ? Et justement, il était minuit passé ! Peu étonnant qu’il commençait légèrement à saturer. Il émit un « Tssssss » caractéristique de sa personne, et entrepris de faire ce qu’il lui restait à faire le plus rapidement possible. Il étudia la pile de documents en vrac sur son large bureau. Des papiers, des stylos, sa baguette posée sur le bord, son serpent roulé en boule qui dormait dans un coin éloigné … Et des livres aussi, beaucoup de livres. Bouquins qu’il avait empruntés le jour même et dont il avait promis à la bibliothécaire de rendre le soir même. Bon, vu l’heure, la biblio était fermée mais rien ne l’empêchait d’aller lui-même rangé les livres. Avec un entrain assez dissimulé –voir inexistant- il se leva et prit les deux trois bouquins à rendre et d’un pas endormi se dirigea vers la bibliothèque. Emportant bien sûr, sa baguette avec lui.

Il s’éclara le chemin avec un sort de lumos, et parcourait les couloirs silencieux, arrivé devant la bibliothèque, il ouvrit la porte verrouillée avec un sort spécial que seuls quelques membres du personnels connaissaient, et poussa la lourde porte. Iziaslav était silencieux dans ses déplacements, un atout qui lui vint de sa capacité d’Animagus, bien pratique pour être discret d’ailleurs. Le directeur traversa l’immense ressource de livre pour aller directement dans la réserve, lieu où il avait emprunté ces livres, car c’était plutôt le genre de bouquins qu’on a pas envie de voir tomber dans les mains de n’importe quel élève, tel que Composants mortels indispensables pour potions, Sorts de tortures et autres moyens d’obtenir une vérité … Il était assez normal de voir des livres de ce genre entre les mains du bulgare, il cherchait à protéger cette école, et aussi à enrichir sa propre culture déjà incroyablement développée. Eh oui, sous ses airs m’en foutisme et assez nonchalant se cache une intelligence assez rare ! Mais soit, il parcourait distraitement les rayons de la réserve –toujours avec un déplacement très silencieux sans forcément le vouloir- mais une chose retint particulièrement son attention.

Une ombre se profilait à l’horizon d’un rayon. Il la voyait de dos, assez petite, tout du moins pas assez grande pour être un adulte, ce n’était pas non plus un quelconque elfe de maison ou autres créatures car elle avait une forme humaine. Une élève ? À cette heure ci ? Dans la réserve de surcroît ? Iziaslav soupira pratiquement en silence et s’approcha de la jeune fille. Il s’arrêta à deux mètres dans son dos. Elle était visiblement trop absorbée pour l’avoir remarquée, de plus il approchait par-derrière. De son esprit saracastique, Iziaslav entreprit de lui faire remarquer sa présence d’un moyen assez … Surprenant. Il empila les trois bouquins qu’il avait sous le bras, et les abbatis violemment ~~sur la tête de la jeune fille~~ sur le rebord de l’étagère la plus proche. Créant un soudain fracas effrayant dans le silence de mort de la réserve. C’était son but, faire peur à la jeune fille. Et de sa voix grave d’homme, monocorde et si calme qu’elle en ferait presque peur, il dit :

- J’espère pour vous jeune fille, que vous avez une excuse très valable pour vous retrouvez ici à cette heure. Alalalah, par tous les Ministères, qu’est ce que vous avez tous, vous les élèves, à vouloir enfreindre le règlement en ce moment ? C’est à s’demander si vous avez crée une compétition inter-maison !

Il se massa les tempes et poussa un profond soupir. Déjà qu’il était fatigué, si en plus il devait faire la leçon à une gamine récalcitrante ça allait pas l’aider à dormir tout ce bazar ! Il reposa ses yeux bruns sur l’élève en question.

- Surtout à se pavaner dans les rayons des livres classés « à ne pas laisser à la portée des élèves ». Vraiment. T’sais que le but de la coupe des quatres maisons c’est pas d’avoir le moins de points possibles ? Nom d’un sombral, sérieusement, j’attends ton explication. Et j’espère que tu trouveras quelque chose d’original au moins.

Le pire dans tout ça, c’est qu’il s’en foutait pas mal, lui tout ce qu’il voulait c’est rangé ses bouquins et se casser pour aller dormir. Mais en tant que directeur il avait une réputation à tenir. C’est pourquoi après un profond soupir supplémentaire, il laissa planer un silence inquiétant en attendant la réaction de la serdaigle.

La jeune fille sentit son cœur chavirer lorsque le son brutal des livres se répercuta dans la pièce. Rose repoussa vivement le livre qu'elle venait de tirer pour en observer la couverture, et sentit son pouls s'accélérer lorsqu'elle se retourna. Tout simplement parce qu'elle s'était retrouvée ... face au directeur ! Elle avait vraiment fait fort ! Elle prit soudain conscience que la nuit était beaucoup plus avancé qu'elle ne l'avait cru ... et qu'elle s'était mis dans un sacré pétrin !

- J’espère pour vous jeune fille, que vous avez une excuse très valable pour vous retrouvez ici à cette heure. Alalalah, par tous les Ministères, qu’est ce que vous avez tous, vous les élèves, à vouloir enfreindre le règlement en ce moment ? C’est
à s’demander si vous avez crée une compétition inter-maison !

Elle se mordit la lèvre, cherchant une excuse qui pourrait justifier sa présence, comme il le lui avait conseillé ... Mais à quoi bon ? Elle était prise devant un rayon de livre tous les plus dangereux les uns que les autres dans la réserve, en fraude, et au bout milieu de la nuit de surcroît. Que pouvait-elle dire ? Ah, si seulement elle avait pris sa chouette, elle aurait pu prétexter qu'elle s'était enfui et qu'elle était venue la chercher ... Stupide, ce n'était pas bien réaliste ! Et pourtant, elle n'avait aucune mauvaise intention ! De toute façon, le directeur reprenait déjà, avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, et après s'être massé les tempes avec lassitude, apparemment de très mauvaise humeur :

- Surtout à se pavaner dans les rayons des livres classés « à ne pas laisser à la portée des élèves ». Vraiment. T’sais que le but de la coupe des quatre maisons c’est pas d’avoir le moins de points possibles ? Nom d’un sombral, sérieusement,
j’attends ton explication. Et j’espère que tu trouveras quelque chose d’original au moins.

En tant normal, elle aurait sûrement esquissé un sourire ... du moins si cette homme n'était pas de si haut range ; il parlait comme un marchand qui déteste les sales gosses qui volent tout ce qui leur passe sous la main, et qui fait passer son mauvais poil en criant sur les autres ou en grommelant sans arrêt dans son coin.

Mais là, elle était mal ... Elle tenta de calmer sa respiration, et se décida enfin à parler, au bout d'un certain silence, et de dire toute la vérité. Elle n'aurait rien de bien convaincant à répondre d'autre, de tout façon, et ça ne ferait qu'aggraver la colère d'Iziaslav de mentir. Croisant les doigts dans son dos, elle fit d'une voix franche et presque assurée :

- Pardonnez-moi, Monsieur le directeur, je cherchais simplement des renseignements sur des sortilèges dont les élèves n'ont pas accès ... Et comme j'avais très peu de chances d'obtenir une autorisation, je suis venue dans la section défendue, en pleine nuit pour pouvoir y étudier tranquillement. Ne me jugez pas mal, s'il vous plaît, je cherchais juste à agrandir mes connaissances.

Elle attendit avec appréhension la réaction de son directeur. Mais elle voyait vraiment mal comment elle pourrait se sortit de là ! Faire la lèche-bottes n'était sûrement pas la bonne solution ...
Elle ajouta, à vois plus basse :

- Je n'avais aucune intention de vous déplaire, je me suis juste dit qu'il était injuste qu'une élève ne puisse pas accéder à des connaissances que l'on réserve pour les adultes.

Espérant qu'elle n'allait pas trop loin, elle continua, s'enfonçant profondément les dents jusqu'à s'en arracher la peau des lèvres :

- Si l'on oublie notre différence d'âge, vous me reprocheriez ce que vous faites vous-même, Monsieur, si je ne m'abuse ... Excusez mon insolence.